Pat Andrea

Pat Andrea est né en 1942 à La Haye au sein d’une famille d’artistes. Son père est un peintre reconnu aux Pays-Bas et sa mère est illustratrice. Adolescent, il manifeste un intérêt pour le dessin et la médecine, mais finalement il opte pour des études artistiques. En 1960, il s’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts de La Haye, institution d’excellence et de prestige, l’une des plus anciennes au monde. Il y rencontre le peintre Co Westerik qu’il considére comme son maître. Il a pour condisciples Walter Nobbe et Peter Blokhuis avec lesquels il fondera, en 1970 le groupe ABN.

En 1963, à l’âge de vingt ans, il remporte le Prix Royal de Peinture, un événement qui marque une première reconnaissance de son œuvre. À la fin de ses études, il entreprend de voyager en Grèce puis en Espagne et en Italie pour enrichir sa formation et nourrir sa créativité.

En 1966 et 1967 il expose à la galerie 20, galerie d’avant-garde hollandaise, Il y rencontre des artistes étrangers Peter Blake, Jann Haworth, David Hockney, Arroyo…qui y présentent aussi leur travail.

En 1968, à l’occasion d’une exposition de jeunes « espoirs » au Kunstmuseum Den Haag, il rencontre l’écrivain et critique d’art Pierre Sterckx qui va contribuer à l’internationalisation de ses œuvres.

Mais c’est à partir des années 1970 que la reconnaissance de Pat Andrea s’affirme de manière significative. En 1971, la Couronne des Pays-Bas lui décerne son deuxième Prix Royal de la Peinture Libre, une distinction qui témoigne de l’excellence de son travail. En 1975, le musée municipal d’Arnhem aux Pays-Bas, lui offre sa première rétrospective. En 1976, à l’invitation de Jean Clair il participe à l’exposition « Trait pour trait » « 50 autoportraits » , galerie Jean Briance.
À partir de cette date, progressivement il bénéficie d’une visibilité internationale et ses œuvres sont acquises par les plus grandes collections à travers le monde.
En 1976 il part pour l’Amérique du Sud, Pérou, Bolivie et Argentine où il arrive au lendemain du coup d’état mené le 24 mars 1976, par le Général Videla.
A son retour en Europe, profondément marqué par la brutalité et la violence du régime dictatorial du général Videla, et inspiré par les paroles du tango « la puñalada » joué par l’orchestre de Juan D’Arienzo, il réalise une série de trente-quatre dessins dont le thème obsessionnel est le coup de couteau. Dans l’idée de faire un livre à partir de ces dessins, Pat Andrea contacte Julio Cortázar à Paris qui, fasciné, accepte d’écrire un texte, El tango de la vuelta: (Le Tango du retour) pour les accompagner.
Le livre sortira en 1984 sous le titre Julio Cortázar: El tango de la vuelta. Pat Andrea: La puñalada. Elisabeth Franck, Knokke-le-Zoute, éditeur.
En 1978, bien que le pays soit opprimé par la dictature, il expose à la galería Arte Múltiple à Buenos Aires justifiant son exposition par la lumière qui peut infiltrer un monde tyrannique au travers de créations venues de l’étranger.
C’est à l’occasion de cette exposition qu’il fait la connaissance de celle qui deviendra sa seconde épouse, l’artiste Cristina Ruiz Guiñazú. Dès lors, ils vont partager leur vie entre Paris et Buenos Aires.
En 2006 Pat Andrea se lance dans un projet autour d’Alice de Lewis Caroll et réalise une suite de dessins et peintures qui seront exposés entre 2006 et 2015 dans plusieurs galeries à travers le monde.
Ces travaux sont à l’origine d’ Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir illustrés par Pat Andrea aux éditions Diane de Selliers en 2006 et 2015.
en 2025, faisant suite à ces 2 volumes, About Alice qui présente une sélection de croquis est édité par Les Arts dessinés à Paris.
Pat Andrea réalise aussi des œuvres monumentales, tels, en 2017, un mur en céramique à Hydra en Grèce ou des sculptures en plein air comme celle de Cerro Timbo en Uruguay ou celle installée dans les jardins de la maison Elsa Triolet-Aragon à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
Il réalise aussi de grands dessins muraux éphémères ou pérennes tels celui du restaurant de Pulchri Studio à La Haye ou ceux effectués en 2025 au Centre d’Art Contemporain Château-Antonio Seguí à Córdoba en Argentine.

En 2021, une grande rétrospective lui a été consacrée au Musée MORE à Gorssel aux Pays-Bas.

Pat Andrea a occupé le poste de professeur aux Beaux-Arts de Paris entre 1998 et 2007. Il est membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts à l’Institut de France depuis 2002.